Comment amener un enfant à consulter un psychologue

Quand une évaluation met en lumière des difficultés émotionnelles (anxiété, tristesse, opposition, isolement), les parents se retrouvent souvent avec une recommandation : entreprendre un suivi en psychologie ou en psychoéducation. Mais comment en parler à l’enfant sans qu’il se braque, se sente coupable ou jugé ?

  1. Écouter et rassurer

Avant d’expliquer, prenez le temps d’écouter. Demandez-lui ce qu’il imagine qu’un psychologue fait et ce qui l’inquiète. Relevez ses craintes (« J’ai pas envie, je ne suis pas fou ») et rassurez-le : aller voir un psychologue n’est pas une punition ni un signe de faiblesse, mais un coup de pouce pour aller mieux.

Formulation possible :
« Quand on a mal au ventre, on va voir le médecin. Quand on a mal dans nos émotions, on peut aller voir un psychologue. »

  1. Normaliser et expliquer simplement

Présentez le psychologue comme une personne qui aide les enfants à apprivoiser leurs émotions et à trouver des solutions. Utilisez une image concrète : un « coach des émotions ».

Formulation possible :
« Le psychologue, c’est quelqu’un qui peut t’apprendre des astuces pour calmer ton stress, mieux gérer ta colère, ou trouver des façons de te sentir moins triste. »

  1. Adapter le message au profil de l’enfant

  • Enfant anxieux ou triste : Insistez sur le soutien et l’écoute. « Tu vis beaucoup de stress ces temps-ci. Ce n’est pas ta faute, et tu n’as pas à vivre ça tout seul. »
  • Enfant opposant : Évitez d’en faire une punition. Montrez que c’est un projet commun. « On voit que c’est difficile pour toi en ce moment. On veut trouver quelqu’un qui nous aide, toi et nous, à ce que ça se passe mieux. »
  1. Donner une marge de liberté

Proposez une rencontre comme un essai, en soulignant qu’il pourra parler à son rythme.

Formulation possible :
« On va rencontrer cette personne une première fois. Tu n’es pas obligé de tout dire tout de suite. Tu verras par toi-même si ça t’aide. »

  1. Allier patience et détermination

Certains enfants restent fermés. Dans ce cas, rappelez que c’est votre rôle de parent de chercher de l’aide quand ça va mal, tout en gardant une attitude bienveillante.

Formulation possible :
« Je comprends que tu n’aies pas envie. Mais je vois que tu souffres et je ne peux pas rester sans rien faire. On va essayer ensemble. »

En résumé

  • Écouter avant de convaincre.
  • Déculpabiliser et normaliser la démarche.
  • Adapter votre discours selon le profil de l’enfant.
  • Proposer un essai plutôt qu’un engagement définitif.
  • Rester présent, patient et aimant.

Un suivi en psychologie peut devenir un espace sécurisant où l’enfant se sent compris et soutenu. L’important n’est pas de tout expliquer d’un coup, mais de semer l’idée qu’il n’est pas seul et qu’il mérite d’aller mieux.

Et si malgré tout l’enfant ne veut rien entendre ?

Malgré tous vos efforts, il se peut que votre enfant reste fermé et refuse toujours la consultation. Que faire dans ce cas-là ? Quelques pistes supplémentaires :

  • Faire appel à un tiers de confiance : Parfois, une suggestion venant d’une autre personne que le parent passe mieux. Un enseignant, un grand-parent, un ami de la famille ou un entraîneur sportif en qui l’enfant a confiance peut aborder le sujet d’une manière plus neutre. Cela peut réduire la perception que l’idée vient uniquement des parents.
  • Utiliser des supports externes : Il existe des livres, des histoires ou des vidéos qui expliquent aux enfants ce qu’est la psychologie. Ces supports permettent d’illustrer le déroulement d’une rencontre et d’enlever une partie du mystère ou de l’angoisse.
  • Consulter vous-même : Les parents peuvent rencontrer un psychologue avant l’enfant. Cela permet de montrer par l’exemple qu’il n’y a rien de honteux à demander de l’aide et de recevoir des conseils pour préparer l’enfant à accepter progressivement une démarche.
  • Garder patience et constance : L’opposition est parfois une façade. Même si l’enfant refuse, continuez à lui rappeler qu’il n’est pas seul et que l’aide reste disponible. Souvent, avec le temps, la curiosité ou le besoin prend le dessus et l’enfant finit par accepter.

En conclusion : allier bienveillance et détermination

Convaincre un enfant d’entreprendre une démarche psychologique est un processus qui demande du temps, de l’empathie et de la finesse éducative. Il n’existe pas de formule magique, mais en comprenant ses peurs et en communiquant avec bienveillance, les parents maximisent les chances de le voir accepter l’aide dont il a besoin.

Points clés à retenir :

  • Écouter d’abord ses inquiétudes et valider ses émotions.
  • Expliquer simplement le rôle du psychologue et normaliser la démarche.
  • Adapter le discours au profil de l’enfant (anxieux, triste, opposant).
  • Proposer une première rencontre comme essai, en respectant son rythme.
  • Garder une attitude ferme mais bienveillante quand la détresse est importante.
  • Rester un modèle : montrer que demander de l’aide fait partie de la vie.

Avec patience et constance, la plupart des enfants finissent par accepter cette démarche et découvrent qu’elle peut réellement les aider à mieux comprendre et gérer ce qu’ils vivent.

Pour en savoir plus sur comment amener un enfant à consulter un psychologue et sur l’évaluation en neuropsychologie, consultez nos ressources. Pour obtenir de l’aide ou planifier une rencontre, contactez-nous.

Retour en haut