Évaluation commotion cérébrale

La commotion cérébrale est un traumatisme crânien léger qui entraîne un dysfonctionnement temporaire du cerveau sans lésion visible à l’imagerie.

Comprendre la commotion cérébrale et ses effets cognitifs

La commotion cérébrale est un traumatisme crânien léger qui entraîne un dysfonctionnement temporaire du cerveau sans lésion visible à l’imagerie. Bien que souvent sans séquelles structurales, ce type de blessure provoque fréquemment des symptômes cognitifs dans les heures et jours qui suivent : difficultés de concentration et d’attention, troubles de la mémoire ainsi qu’un ralentissement du traitement de l’information. Ces déficits cognitifs peuvent considérablement perturber la vie quotidienne – que ce soit au travail, à l’école, en famille ou dans les loisirs – surtout si un syndrome post-commotionnel s’installe. Autrement dit, même une commotion dite « légère » peut avoir des conséquences notables sur le fonctionnement mental et la qualité de vie de la personne atteinte.

Rôle de la neuropsychologie dans l’évaluation des commotions

Étant donné la nature principalement cognitive et fonctionnelle des séquelles de commotion, l’expertise du neuropsychologue est cruciale pour en évaluer l’ampleur. Le neuropsychologue est un psychologue spécialisé du fonctionnement du cerveau, formé de manière avancée en neurosciences cliniques et membre d’un ordre professionnel reconnu. Son rôle, après une commotion cérébrale, est d’évaluer l’intégrité des fonctions cognitives et de préciser l’origine des symptômes rapportés, en tenant compte de l’histoire de la blessure et du profil de la personne. Contrairement aux examens médicaux ou aux scans cérébraux qui s’avèrent souvent normaux dans les commotions, les tests neuropsychologiques sont bien plus sensibles pour détecter des altérations cognitives dues au traumatisme.

Faire appel à une évaluation neuropsychologique permet ainsi de documenter objectivement les déficits cognitifs causés par la commotion. Cette démarche aide non seulement à valider les difficultés que rencontre la personne, mais aussi à orienter la prise en charge : aménagements nécessaires au travail ou aux études, recommandations de repos cognitif, ou référence vers d’autres spécialistes au besoin.

Déroulement de l’évaluation neuropsychologique

Une évaluation neuropsychologique pour commotion cérébrale se déroule en plusieurs étapes structurées. D’abord, le neuropsychologue commence par un entretien initial approfondi pour recueillir des informations sur la blessure, les symptômes et les antécédents pertinents.

La phase suivante est la passation des tests. Le neuropsychologue utilise une batterie d’outils standardisés visant à mesurer différents domaines du fonctionnement cérébral. Ces tests, administrés en personne, évaluent de manière objective les capacités cognitives en les comparant à des normes établies. Souvent, l’évaluation peut être répartie sur une ou deux séances afin de ménager la fatigue du patient.

Une fois la collecte de données terminée, le neuropsychologue procède à l’analyse intégrative des résultats et rédige un rapport d’évaluation détaillé. Ce rapport est ensuite expliqué au patient lors d’une rencontre de rétroaction, afin de clarifier les conclusions et présenter les recommandations.

Fonctions cognitives et aspects évalués

L’évaluation neuropsychologique d’une commotion cérébrale explore plusieurs domaines :

  • Attention et concentration
  • Mémoire à court et à long terme
  • Vitesse de traitement
  • Fonctions exécutives – incluant la planification, l’organisation et la flexibilité cognitive.
  • Aspects affectifs et comportementaux

Qui devrait passer une telle évaluation ?

Toute personne ayant subi une commotion cérébrale peut bénéficier d’une évaluation neuropsychologique, particulièrement lorsque :

  • Les symptômes persistent au-delà de 6 à 8 semaines.
  • Le retour au travail ou au sport nécessite de confirmer l’absence de déficit résiduel
  • La personne a subi plusieurs commotions, augmentant le risque de séquelles cumulatives.
  • Un enfant ou adolescent rencontre des difficultés scolaires post-commotion.
  • Un sportif a besoin d’un test de comparaison avec une référence préalablement réalisée.

L’évaluation neuropsychologique en contexte médico-légal

Au-delà de son utilité clinique, l’évaluation neuropsychologique peut aussi jouer un rôle dans un contexte médico-légal. En effet, les séquelles cognitives d’un traumatisme crânien léger sont parfois invisibles et peuvent être contestées. Le rapport objectif d’un neuropsychologue constitue alors une preuve clinique reconnue. Un jugement de la Cour supérieure du Québec a même confirmé que seuls les neuropsychologues (et les psychiatres) peuvent évaluer les conséquences cognitives d’une commotion cérébrale dans le cadre de l’établissement d’atteintes permanentes.

Cette dimension psycho-légale est donc un atout lorsque la condition d’une personne doit être reconnue officiellement, que ce soit dans un contexte de litige, d’assurance ou de réclamation.

Un atout pour la récupération et la reconnaissance des troubles

En conclusion, l’évaluation neuropsychologique d’une commotion cérébrale est une démarche essentielle pour comprendre les impacts cognitifs d’un traumatisme crânien, guider les interventions appropriées et, si nécessaire, fournir une documentation objective dans des contextes légaux. Avec rigueur et sensibilité, le neuropsychologue aide chaque individu à mieux comprendre son fonctionnement cognitif et à protéger sa santé cérébrale.

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