Comment aider un enfant avec une dyslexie à garder confiance en lui?
La dyslexie est un trouble d’apprentissage spécifique qui affecte principalement la lecture et l’orthographe. Elle ne reflète ni l’intelligence, ni le potentiel d’un enfant. Pourtant, au quotidien, les difficultés liées à la dyslexie peuvent peser lourdement sur l’estime de soi. Quand un enfant se compare à ses pairs, qu’il met plus de temps à lire ou qu’il accumule des erreurs, il peut rapidement en conclure qu’il « n’est pas bon » ou qu’il « n’y arrivera jamais ».
En neuropsychologie, on constate régulièrement que la confiance en soi joue un rôle clé dans la réussite scolaire et dans le développement global. La dyslexie ne se limite donc pas à une question de lecture : elle touche aussi la manière dont l’enfant se perçoit et se projette dans l’avenir.
Pourquoi la dyslexie affecte l’estime de soi
- Comparaison constante : dès les premières années scolaires, la lecture est valorisée comme compétence centrale. Les enfants avec dyslexie réalisent rapidement qu’ils progressent différemment.
- Commentaires négatifs : même involontairement, des remarques répétées (« concentre-toi », « tu fais trop de fautes ») peuvent renforcer un sentiment d’échec.
- Expériences scolaires difficiles : lectures à voix haute devant la classe, corrections publiques, résultats d’examens moins bons.
- Anxiété et anticipation de l’échec : l’enfant peut éviter les tâches de lecture ou de rédaction pour se protéger, ce qui alimente le cercle vicieux.
Le rôle de la neuropsychologie
Une évaluation neuropsychologique ne se limite pas à identifier les difficultés. Elle permet aussi de :
- Mettre en lumière les forces cognitives de l’enfant (par exemple, mémoire visuelle, raisonnement logique, créativité).
- Donner une explication claire aux parents et à l’enfant : « ce n’est pas toi qui es moins intelligent, ton cerveau apprend différemment ».
- Recommander des adaptations scolaires qui facilitent la réussite.
- Fournir un langage commun aux parents, aux enseignants et à l’enfant pour mieux comprendre et communiquer les besoins.
En valorisant les forces et en donnant des outils concrets, l’évaluation neuropsychologique contribue directement à protéger la confiance de l’enfant.
Stratégies pour renforcer l’estime de soi
- Valoriser les efforts, pas seulement les résultats
Soulignez les progrès, même petits, et montrez à l’enfant que sa persévérance compte. - Mettre en avant les forces
Les personnes avec dyslexie ont souvent un sens développé de la créativité, de l’intuition ou des habiletés pratiques. Offrir des occasions de briller dans ces domaines renforce la confiance. - Encourager la communication ouverte
Parler de la dyslexie de manière simple et positive aide l’enfant à comprendre qu’il n’est pas seul et qu’il n’a pas à cacher ses difficultés. - Réduire les situations humiliantes
Prévenir l’enseignant qu’il vaut mieux éviter les lectures forcées à voix haute ou les corrections devant les pairs. - Favoriser l’autonomie avec des outils adaptés
Applications de lecture à voix haute, correcteurs intelligents, dictée vocale : ces outils ne sont pas des tricheries, mais des moyens d’égaliser les chances. - Encadrer les devoirs dans un climat positif
Les devoirs peuvent rapidement devenir source de tension familiale. Instaurer des routines courtes, claires, avec des pauses, réduit le stress et les conflits. - Valoriser les réussites hors de l’école
Sport, arts, musique, cuisine, bricolage… chaque réussite dans un autre domaine nourrit l’estime de soi et montre à l’enfant qu’il a plusieurs talents.
Le rôle des parents
Les parents jouent un rôle central dans la construction de la confiance. Leur attitude face aux difficultés influence directement la manière dont l’enfant se perçoit. Être à l’écoute, éviter les comparaisons négatives et rappeler que la dyslexie ne définit pas la valeur d’une personne sont des gestes essentiels.
Accompagner un enfant avec dyslexie, c’est aussi défendre ses besoins à l’école, demander les adaptations nécessaires et maintenir un dialogue constructif avec les enseignants.
Voir au-delà de la dyslexie
Il est important de rappeler qu’un enfant avec dyslexie peut réussir brillamment dans ses études et dans sa vie professionnelle. De nombreuses personnalités dans les arts, les sciences et les affaires ont vécu avec la dyslexie et ont mis en valeur leurs forces uniques.
En neuropsychologie, nous insistons sur l’importance de cette vision à long terme : l’enfant n’est pas limité par sa dyslexie, mais il a besoin d’un environnement qui reconnaît ses différences et qui valorise ses forces.
En conclusion
La dyslexie peut fragiliser l’estime de soi, mais elle ne doit pas la définir. Avec une compréhension juste, une évaluation neuropsychologique adaptée et un entourage bienveillant, l’enfant peut développer une confiance solide en ses capacités. L’objectif n’est pas seulement d’apprendre à lire et à écrire, mais de bâtir une identité positive où la dyslexie est une caractéristique parmi d’autres, et non une limite.
Pour en savoir plus sur la dyslexie, l’évaluation des troubles d’apprentissage et sur l’évaluation en neuropsychologie, ou pour obtenir des conseils pour soutenir l’estime de soi de votre enfant, contactez-nous.

