Des milliers de jeunes Québécois vivent des difficultés persistantes dans leurs apprentissages scolaires, et leurs cheminements académiques sont jalonnés d'échecs. Pourtant, la majorité de ces enfants et adolescents sont d'intelligence normale ou supérieure, mais ils présentent souvent des déficits neuropsychologiques, langagiers, ou dans le traitement des informations qui n'ont pas été identifiés. Le personnel scolaire est souvent démuni face à ces jeunes qui ne peuvent actualiser leur potentiel. Ces enfants et adolescents sont pour la plupart incompris ou exclus du système scolaire régulier.

Tout être humain a besoin de vivre des succès dans ses activités et ces jeunes tout particulièrement. Malheureusement, les échecs réguliers qu'on leur fait vivre réduisent l'estime qu'ils ont d'eux-mêmes. Ceux qui ont une faible estime d'eux-mêmes, suite aux échecs répétés face auxquels ils se sentent impuissants, ressentent souvent une sorte de détresse intérieure. Jour après jour, ils se voient piégés dans les cours structurés ou les évaluations, qui sont le lieu de leur humiliation, en leur soulignant leur infériorité intellectuelle. Ces enfants et adolescents ne peuvent tolérer ces sentiments persistants de dévalorisation. Beaucoup sont sujets à la dépression, aux désordres du comportement et, dans la majorité des cas, à l'abandon scolaire. De plus, ils deviennent particulièrement vulnérables à d'autres inadaptations comme la consommation de drogues, la délinquance juvénile, la grossesse non désirée, etc. Cette problématique d'enfants et d'adolescents en attente de succès qui, au départ, est scolaire, affecte finalement toute la société.

Rédigé par M. Germain Duclos pour la CENTAM Psychoéducateur et orthopédagogue Directeur du Centre de services psychologiques et éducatifs Auteur et conférencier